Mes origines africaines et mon histoire vécue sur ce continent ont été les deux raisons principales de mon inspiration et de ma curiosité à vouloir comprendre ce qui pousse certaines personnes à changer la couleur de leur peau.
Très jeune déjà dans mon pays d’origine, le Togo, je voyais des femmes s’adonner à cette pratique. Le soin de beauté joue un rôle important dans notre culture et il est considéré comme une plus-value pour la personne.
Dans mon entourage, un proche souffre aujourd’hui de plusieurs maladies graves dont le diabète, l’hypertension artérielle, la stérilité, ainsi que d’un cancer de la peau et des os, cela, après une quarantaine d’années de dépigmentation volontaire de la peau.
Je ne pouvais donc pas rester insensible face à ce fléau qui s’avère être un phénomène mondial auquel même les personnes à peau claire n’échappent pas. En effet, bien des années après, j’ai appris que ce phénomène n’était pas propre à l’Afrique et aux personnes de peau noire en général ; il touche aussi l’Europe, l’Asie et les Amériques.
Ma soif d’en savoir plus et le désir de partager les connaissances ont motivé mon engagement à combattre l’ignorance sur les méfaits de cette pratique si largement répandue. Un tel combat ne saurait être mené sans une synergie d’actions engageant les populations, les décideurs politiques et la communauté internationale.
Depuis les années 2000, nous organisons des conférences, des workshops, des ateliers d’informations sur les cinq continents. Nous sensibilisons, nous informons et nous avons la conviction qu’un pas après l’autre, nous ferons bouger les choses.
– Catherine TETTEH, MPH
